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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 21 mars 2015

La CGLPL continue d’alerter sur le « maintien injustifié » de patients en unité pour malades difficiles

18.03.2015


Le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, a rendu public ce mercredi son rapport d’activité pour l’année 2014 – le premier depuis sa nomination en juillet dernier. Le CGLPL a d’ailleurs assuré vouloir poursuivre l’action de son prédécesseur Jean-Marie Delarue en précisant toutefois qu’au-delà des prisons, d’autres lieux de privation de liberté comme les établissements psychiatriques constitueront un « axe prioritaire » de ses travaux.

Quinze établissements de santé ont été contrôlés l’année dernière et le rapport édicte une série de recommandations portant sur l’accès à l’information des patients privés de liberté, leur dignité, leur vie privée et familiale, l’isolement, leur prise en charge et la communication avec l’extérieur.

L’avis de 2013 n’a eu aucune conséquence

Même si aucune unité pour patients difficiles (UMD) n’a été visité en 2014, le CGLPL continue d’alerter sur le « maintien injustifié » de certains malades dans ces établissements, à propos duquel l’instance avait émis un avis en 2013. « Cet avis, remis à la ministre des affaires sociales et de la santé le 17 janvier 2013 n’a reçu de réponse ni au 5 février, jour de la publication, ni dans le courant de l’année 2014 », note le contrôleur dans son rapport.

Des vies oubliées dans le grenier du Willard Psychiatric Center

 


Camicaos arrive sur liberation.fr. Ce blog, tenu par une archiviste, veut tordre le cou aux idées préconçues sur les archives et faire découvrir un univers plus attractif que vous ne l'imaginez.
Si je vous dis «asile psychiatrique abandonné», à quoi cela vous fait-il penser?
Patient, hanté, cris, folie, esprit, terrifiant, enfermement, souffrance, mystère, camisole sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit. Mais depuis la touchante trouvaille au Willard Psychiatric Center cette sinistre liste est égayée par de nouveaux mots comme histoire, famille, chaleur, tranche de vie, photographie, correspondance, vie, archives, trésor, valise. Et c’est d’ailleurs de là que commence toute l’histoire.
Construit en 1869 dans l’état de New York, le centre psychiatrique Willard ferme ses portes pour des raisons budgétaires, en 1995. Bev Courtwright, une employée de Willard à qui on confie la mission de faire le tour de l’établissement pour déterminer ce qui doit être conservé, fait une surprenante découverte en inspectant le grenier : pas moins de 400 valises y sont stockées, la plupart fermées depuis des décennies.
Ce grenier est un condensé d’histoires individuelles à l’état brut. Les valises, ainsi que leur contenu, sont les témoins d’une vie passée avant l’entrée dans l’asile.

Hôpitaux parisiens : Martin Hirsch veut assouplir les 35 heures à l’AP-HP

20.03.2015

Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, veut ouvrir des discussions sur les 35 heures pour assouplir et mieux adapter l’organisation du temps de travail, ce qui permettrait « au moins 20 millions d’euros d’économies par an », sans diminuer la masse salariale (60 % du budget), a-t-il indiqué ce jeudi au journal « Les Échos ».

Des milliers de jours à rattraper

L’accord de 2002 sur le temps de travail « n’est plus adapté aux enjeux d’aujourd’hui. La majorité des personnels travaillent aujourd’hui 7 h 36 ou 7 h 50 par jour, dépassant 35 heures hebdomadaires. Les minutes accumulées font des milliers de jours à rattraper, en récupérations, en RTT », explique-t-il.

Les médecins hospitaliers pourront travailler jusqu’à 72 ans

20.03.2015

Les députés ont adopté jeudi, sur proposition du gouvernement, que les médecins hospitaliers puissent dans certaines conditions travailler jusqu’à 72 ans dans les hôpitaux publics.
La commission des affaires sociales a voté un amendement gouvernemental au projet de loi santé (rebaptisé projet de loi de modernisation de notre système de santé) visant à permettre le recrutement de médecins dans le cadre du cumul emploi-retraite jusqu’à l’âge de 72 ans. Cette limite d’âge s’appliquera de manière transitoire, jusqu’au 31 décembre 2022. Selon l’exposé de l’amendement, cette mesure vise à absorber un« choc démographique dans les établissements publics de santé ».

Dans 10 ans, 10 000 Maisons de santé ?

20.03.2015

L’engouement pour les Maisons de santé se confirme d’année en année. Pour la 4e édition des Journées de la, FFMPS, organisée les vendredi 20 et samedi 21 mars  à La Rochelle, la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) attend plus de 650 personnes. À leur démarrage en 2012, ils étaient 350... Une progression exponentielle qui étonne même le président de la Fédération, Pierre de Haas. « J’avais un peu peur que cette année il y ait moins de monde car l’événement était organisé à La Rochelle alors que le bastion des maisons de santé se situe plutôt du côté Rhône-Alpes mais finalement c’est un vrai succès. On attend encore plus de personnes que l’année dernière », se réjouit le généraliste de Pont d’Ain (Ain).
Au cours de ces deux jours, la Fédération va notamment accueillir François Fraysse, représentant de la Direction Générale de l’Agence régionale de santé (ARS) Poitou-Charentes et Jean-Luc Harrousseau, président de la Haute Autorité de santé (HAS). Mais surtout, signal fort, la ministre de la SantéMarisol Touraine, en personne fait le déplacement ce vendredi après avoir effectué deux visites récentes dans des structures pluridisciplinaires, dans le Val d’Oise et à Paris.

vendredi 20 mars 2015

La maladie d’Alzheimer, un raz-de-marée en puissance, selon l’OMS

17 mars 2015

Margaret Chan. (Keystone)
La maladie d’Alzheimer a un coût de plus en plus élevé pour la société. Elle doit bénéficier d’une plus grande priorité dans l’agenda international, selon l’OMS a affirmé mardi la directrice générale de l’OMS Margaret Chan. Plus de 47 millions de personnes souffrent de démence dans le monde. Le nombre de cas devrait doubler d’ici 20 ans avec le vieillissement de la population
La maladie d’Alzheimer a un coût de plus en plus élevé pour la société. Elle doit bénéficier d’une plus grande priorité dans l’agenda international, a affirmé mardi la directrice générale de l’OMS Margaret Chan. La dirigeante de l’agence de l’ONU a lancé un appel à l’action, au terme d’une conférence de deux jours à Genève. Plus de 70 pays y ont participé, dont une forte délégation de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Plus de 47 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, a précisé Margaret Chan. Le nombre de cas devrait doubler d’ici 20 ans avec le vieillissement de la population. Les coûts de cette maladie ont été évalués en 2010 à 604 milliards de dollars par an. Et ils ne cessent d’augmenter, a averti Margaret Chan. «Mais nous n’avons pas de plan disponible et détaillé pour répondre à ce raz-de-marée» des cas de démence, a-t-elle constaté. Environ 60% des cas sont recensés dans les pays à bas et moyen revenu dont les capacités sont très insuffisantes

Le grand divan médiatique

LE MONDE CULTURE ET IDEES | Par 

En même temps que celle de la gestation (GPA) pour autrui, l’année 2015 pourrait bien être celle d’une prolifération du discours psychanalytique dans les médias. Le débat législatif que la Belgique ouvre en ce moment autour de la légalisation de la pratique de GPA vient en tout cas de relancer la polémique à ce sujet. Car cette décision intervient après plusieurs avis de la Cour européenne des droits de l’homme demandant à la France, et tout récemment à l’Italie, de reconnaître des enfants nés de mères porteuses.




Dans sa levée attendue de boucliers contre cette situation nouvelle, La Manif pour tous a trouvé un allié plus ou moins involontaire chez des psychanalystes médiatiques. A la radio, à la télévision, dans les journaux, ils délivrent des avis très tranchés sur la question. Ainsi de Jean-Pierre Winter qui signale « un déni de grossesse cautionné par la société » et « un abandon d’enfant programmé », ou encore de Pierre Lévy-Soussan qui préfère parler de « rupture délibérée de ce que l’enfant a vécu pendant la grossesse ».

Depuis quelques mois, ces experts régulièrement convoqués pour éclairer lecteurs et auditeurs se déchaînent sur la GPA. Mais ce n’est que la partie la plus visible de l’iceberg. « On assiste à la montée en légitimité d’une parole psychanalytique qui manie la thématique de la boîte de Pandore et fournit de l’argumentaire à certaines parties de la société comme cette frange catholique qui s’inspire aujourd’hui plus de Freud que des écrits du Vatican », constate la sociologue Dominique Mehl.

La disparition des mots « père » et « mère » du code civil, le mariage pour tous, l’adoption par les couples homosexuels, la « théorie du genre », jusqu’à la diffusion dans les écoles du film Tomboy, récit d’une fille qui se rêve en garçon… La liste des sujets qui fâchent ces analystes fluctue au gré de l’actualité, avec une obsession pour ce qui risque de remettre en cause la famille traditionnelle et la complémentarité entre homme et femme. A commencer par l’homoparentalité, à propos de laquelle Jean-Pierre Winter s’est un peu emporté, expliquant que la légaliser « c’est tuer le père et la mère ». Coutumier de la rhétorique apocalyptique, il alertait déjà une dizaine d’années auparavant sur le risque que les couples homosexuels produisent des « enfants génétiquement modifiés ». Un registre qui sied aussi à Christian Flavigny : ce psychanalyste et pédopsychiatre n’a pas hésité, pour sa part, à affirmer que l’indifférenciation entre le père et la mère « dissipe (…) l’interdit de l’inceste », taxant du même coup les pouvoirs publics d’« apprentis sorciers ». En dehors des cabinets privés, la psychanalyse qui se présente au grand public est ainsi passée maître dans l’art de définir les contours d’une famille digne de ce nom et de prédire le destin des générations futures.

Si « Le Généraliste » était paru en mars 1910 Le médecin doit-il sacrifier sa barbe ?

19.03.2015


« On l’agite à nouveau cette question qui fut déjà discutée il y a 800 ans et plus ! Le médecin, et plus spécialement le chirurgien, doit-il sacrifier sa barbe, ce bouillon de culture de tant de microbes ? Il est probable que chacun continuera à agir au gré de son caprice et qu’on ne va pas de sitôt exiger le sacrifice de notre toison faciale sur l’autel de l’hygiène !
Jadis, on n’avait pas la liberté du choix ! L’ “Alma Mater” décidait, il fallait s’exécuter ! le 25 mars 1599, sur la demande de Barthelemi Perdulcis, l’un de ses membres, la Faculté de Médecine de Paris décrétait que les bacheliers admis à ce jour auraient à couper leur barbe. On nous a conservé le nom des victimes : Antoine de Guinaut, Antoine Roussel, Pierre Verny, Pierre Baron, Pierre Delaboissiière, Jean Fournier, Roman Dufeu.
Un peu plus tard, devant la même Faculté, une thèse était soutenue dont le titre dit le sujet : “ An Medico Barba ?” Ne l’ayant pas eue sous les yeux, nous ignorons quelles ont pu être les conclusions du candidat.

jeudi 19 mars 2015

Loi de santé : médecine scolaire, PMI, alcool, tabac... les premiers amendements santé publique

18.03.2015

Les députés ont adopté lors des premières séances d’examen en commission des Affaires sociales de la loi de santé de Marisol Touraine plusieurs amendements en santé publique.

La politique de santé de l’enfant sanctuarisée comme une politique publique

Les députés ont renforcé la politique de la santé de l’enfant. Elle devient dès l’article 1er une politique de santé publique, dont les priorités doivent être déterminées dans la stratégie de santé (afin que soit mis fin à l’absence de coordination ou de ciblage qui prévaut aujourd’hui).

Un parcours éducatif en santé de l’enfant, élaboré dans chaque école, doit inclure des mesures de sensibilisation et de prévention et des actions de promotion de la santé individuelles et collectives, associant médecins et infirmiers scolaires et la communauté éducative.

mercredi 18 mars 2015

L’art de se faire mousser

LE MONDE ECONOMIE |  | Par 


Deux chercheurs américains viennent de prouver qu’il est préférable de se livrer à son numéro d’autopromotion lorsque l’interlocuteur est occupé à une autre tâche par ailleurs (Jean-Louis Trintignant et Vittorio Gassman dans "Le Fanfaron", de Dino Risi, en 1962).


Savoir se faire mousser est tout un art. Étant particulièrement handicapée à cet égard, j’ai, à maintes reprises, tenté d’analyser les experts en la matière, pensant qu’il devait exister des règles simples à adopter pour ainsi donner une bonne impression de soi, quitte à ce qu’elle soit un peu usurpée. Il ne faut certes pas souffrir d’inhibition, ni d’un excès de modestie. Avoir confiance en soi. Autant de travers dont on peut prendre conscience et qu’il est possible d’atténuer, en forçant un peu sa nature, pensais-je. Tout en constatant que cela ne suffisait pas !

J’avais pourtant intégré également l’idée que pour capter l’attention de son interlocuteur ou de son auditoire, il valait mieux qu’il soit tout ouïe. Je m’abstenais donc de parler ou de mettre en avant les meilleures preuves de mon savoir-faire, de mon expérience passée, lorsque la personne à laquelle je m’adressais tapotait sur son téléphone, regardait son écran, attitude, hélas !, de plus en plus courante.

Erreur fatale ! Contrairement à ce que l’on pourrait intuitivement penser, c’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Deux chercheurs américains, Alison Fragale, professeure en comportement des organisations à l’université de Caroline du Nord (Etats-Unis), et Adam Grant, professeur de psychologie à la Wharton School (université de Pennsylvanie, Etats-Unis), viennent de prouver qu’il est au contraire préférable de se livrer à ce numéro d’autopromotion lorsque l’interlocuteur n’a l’esprit que partiellement disponible, étant occupé à une autre tâche par ailleurs.

Système d'information Deux scénarios sont envisagés pour le futur SI des maisons départementales des personnes handicapées


Face à l'hétérogénéité des systèmes d'information des MDPH et des difficultés remontées du terrain, la CNSA a lancé un grand chantier pour faire évoluer ces solutions. Deux dispositifs se profilent alors : un SI unifié ou un SI harmonisé. L'Asip Santé a été chargée d'étudier les scénarios, qui intègrent tous deux un tronc commun en construction.

Après un audit mené en 2013 auprès des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a décidé d'opérer un virage et de s'orienter vers une harmonisation des systèmes d'information (SI) de ces guichets uniques. Une nouvelle organisation qui devra faciliter le pilotage de l'activité des MDPH mais également la remontée de données nationales.

Les jours des réseaux mémoire sont-ils comptés ?

09/03/15
Après avoir bourgeonné sur le territoire français, les réseaux mémoire voient lentement mais sûrement, leurs crédits amputés. Ces dispositifs étaient pourtant présentés à l'époque comme LA réponse à l'organisation des soins de ville en matière de diagnostics précoces et du suivi des patients.

L'ENQUÊTE

Apparus sur le territoire au début des années deux-mille dans le sillon de la loi du 4 mars 2002, les réseaux de santé se sont organisés autour de quatre grands principes : l'accès aux soins, la coordination, la continuité et l'interdisciplinarité. Réaffirmés par la circulaire de 2005 relative à l'application du plan Alzheimer, les réseaux mémoire présageaient des jours heureux, à l'instar de leurs homologues relatifs au cancer, aux soins palliatifs, au diabète et à la périnatalité. L'objectif affiché par les pouvoirs publics pour 2007 parle de lui-même : un dispositif de consultation mémoire est prévu pour 15 000 personnes âgées de 75 ans et plus, entérinant alors la perspective de création de près de 350 dispositifs sur l'Hexagone.


Financés en premier lieu par le fonds d'amélioration de la qualité et de la coordination des soins de ville (Faqcsv) puis par le fonds d'intervention régional (Fir) une fois les ARH reconstituées en ARS, ces réseaux ont permis aux professionnels libéraux de faire connaître leurs velléités de collaboration aux grands plans de santé publique. Ainsi, et afin d’améliorer l’accès et la qualité du diagnostic, neurologues, gériatres, orthophonistes et neuropsychologues libéraux ont travaillé à faire de la médecine spécialisée de ville un lieu privilégié pour anticiper la maladie. Reste qu'une bonne dizaine d'années plus tard, ces derniers voient leurs financements se tarir.

Ne plus négliger la condition physique des patients schizophrènes

10/03/2015
Malgré le poids important des dépenses de santé dans les pays dits « riches », on observe que l’espérance de vie chez les schizophrènes y reste « inférieure de 20 % à celle de la population générale », rappellent les auteurs d’une étude britannique consacrée à l’évaluation des problèmes de santé physique parmi ce type de malades mentaux.
Afin d’apprécier « la qualité de l’évaluation et du traitement» des affections somatiques chez les patients schizophrènes, une étude britannique a été consacrée à la vérification rétrospective des dossiers de 5 091 patients âgés d’au moins 18 ans et souffrant de schizophrénie ou d’un trouble schizo-affectif.  Les auteurs ont relevé notamment les informations (ou l’absence de données) relatives à « neuf aspects clés » de la santé physique. Huit éléments intéressent directement le sujet lui-même : poids, indice de masse corporelle (IMC), pression artérielle, glycémie, lipides sanguins (cholestérol total et lipoprotéines de haute densité, HDL) tabagisme, addiction à l’alcool, ou mésusage d’une autre substance. Et le dernier critère concerne son contexte héréditaire : présence éventuelle d’antécédents familiaux d’ordre cardiovasculaire ou/et métabolique (diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie).

Le CNBD préconise une évaluation médico-sociale pour les placements sous protection

10/03/15 

Les travaux du groupe Droit et éthique de la protection des personnes vulnérables se concrétisent. À l'occasion de la plénière du Comité national de bientraitance et des droits (CNBD) du 4 mars, Anne Caron-Déglise, présidente dudit groupe de travail a annoncé la publication prochaine de son rapport. D'une centaine de pages, celui-ci "introduit des propositions qui viseront à assurer l'effectivité des droits des personnes âgées", a assuré une source proche du dossier à Hospimedia.

Le dernier voyage

LE MONDE |  | Par 




Les semaines passant, Fabienne Bidaux avait fini par se dire que le cancer généralisé qui la dévorait depuis des années lui accorderait encore un sursis. Au début du mois de décembre 2014, elle avait même recommencé à prendre quelques rendez-vous pour 2015. Sait-on jamais ? Et puis, le 22 janvier, au sortir d’une nouvelle hospitalisation de plusieurs jours à Caen, elle nous a annoncé au téléphone, d’une voix nouée : « C’est maintenant une question de quelques petites semaines, j’arrive sur le parcours final. »

Se confier au Monde, avait-elle décidé, serait sa contribution posthume au débat sur la fin de vie, au moment où commence l’examen d’une nouvelle loi à l’Assemblée nationale. Nous avoir contactés serait d’ailleurs le « seul acte militant » de cette ancienne responsable de médiathèque. Sa façon de dire que non, à 48 ans, elle n’avait pas envie de mourir. Sa démarche « égoïste », ce n’était pas un acte suicidaire, mais une exigence de dignité. « Se suicider, c’est quelque chose de violent, disait-elle. Je m’en sens techniquement incapable. »

« Je n’ai pas pris cette décision d’aller mourir en Suisse par caprice ou mauvaise humeur », explique-t-elle en cette fin de matinée de janvier, dans le salon de son petit appartement, calme et lumineux, au rez-de-chaussée d’un immeuble sur les hauteurs de Caen. Célibataire et sans enfant, c’est là qu’elle vit depuis quelques années, après avoir quitté les Yvelines, où elle avait vécu, il y a près d’une dizaine d’années, une rupture douloureuse. Le moment « le plus pourri de [sa] vie ».

Mille facettes pour être bien dans sa tête

14/03/2015


Le docteur Jean-Pierre Courrèges et l'adjoint aux politiques de santé Jacques Pairo ont présenté les semaines d'information sur la santé mentale./Photo DDM, JMG.
Le docteur Jean-Pierre Courrèges et l'adjoint aux politiques de santé Jacques Pairo ont présenté les semaines d'information sur la santé mentale./Photo DDM, JMG.

La 3e édition des semaines d'information sur la santé mentale aura lieu du 16 au 29 mars. Une quarantaine d'acteurs sont impliqués dans la démarche.
La santé mentale ne concerne pas seulement les personnes ayant des troubles, elle est l'affaire de tous. Le thème 2015 sera «1 000 facettes pour être bien dans sa tête». C'est une manifestation nationale qui permet de s'informer et d'échanger sur ce qu'est la santé mentale. Elle a comme objectif de sensibiliser les Narbonnais à l'importance de la santé mentale autant que sa santé physique. Les actions proposées durant ces quinze jours sont gratuites et ouvertes à tous.
Lundi 16 mars : La marche de lancement, départ de l'esplanade André-Malraux (médiathèque) à 16 heures.
Mercredi 18 mars : Manifestation culturelle avec de nombreuses animations et créations artistiques sur la place de l'Hôtel-de-Ville.
Vendredi 20 mars : Initiation à l'aquarelle sur la place Voltaire, de 10 heures à 12 heures.
Mardi 24 mars : Café-débat au café associatif de la maison des Potes (18 h 30 à 20 h 30). «Tous fous mais de quoi ?»

Nous vivons dans un monde de capteurs

Le Monde Blogs INTERNET ACTU 

Nous vivons dans un monde de capteurs. Nous en avons presque tous plusieurs dans notre poche, au coeur de nos smartphones. Chaque nouveau dispositif électronique qui voit le jour ne cesse de nous en proposer de nouveaux. La liste de ce qu'ils permettent de mesurer et d'actionner ne cesse de s'allonger, nous dotant chaque jour de nouveaux "super-pouvoirs". Leur évolution et leur amélioration constante nous promettent qu'ils seront toujours capables de faire mieux, de faire plus que ce qu'ils font. Comme si le progrès technique qu'ils assuraient et l'amélioration incessante de leur fiabilité qu'ils promettaient étaient ceux d'une augmentation continue de notre connaissance de nous-mêmes, de nos capacités et de celles de notre environnement.

Que captent les capteurs ?

Une même technologie, des milliers de combinaisons

Dans la fascination que ces nouvelles capacités distillent, nous nous interrogeons rarement de connaître leurs limites, éblouies par les possibilités qu'ils permettent d'envisager. Parce que nous avons intégré la loi de Moore et que nous avons vécu l'amélioration constante des capacités des capteurs, nous envisageons sans ciller que leur miniaturisation et leur évolution progresseraient sans fin. Pourtant, même sous une technologie identique, les capacités d'un capteur, d'un système, sont différentes d'un dispositif l'autre.

mardi 17 mars 2015

Vidéo : et si vous étiez embauché par un trisomique ?

LE NOUVELLISTE 25.02.2015 

SUISSE 

Ce court-métrage vous fera voir le handicap autrement.
Crédit: Capture d'écran. Source: YouTube
"Vous aimez Star Wars?" Question peu banale dans le cadre d'un entretien d'embauche. C'est pourtant l'une des questions auxquelles devra répondre Thomas Howell, l'un des personnages de "The Interviewer". Un film qui vous fera changer de regard sur le handicap.
Thomas Howell pensait se rendre à un interview somme toute classique. Telle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre qu'il sera interrogé par un jeune homme atteint de trisomie 21, James Dexter. 

lundi 16 mars 2015

Une maison à l’écoute des autistes

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Par 

Sur la place du village, à quelques pas d’un arbre magnifique, un petit groupe bavarde en prenant le café. Un peu plus loin, quelques personnes lisent ou font la sieste, lovées dans des sortes de chaises longues en bois aux courbes accueillantes. Une scène presque ordinaire de la vie à la campagne.

Près de Champcevrais (Yonne),  la maison d’accueil  l’Eveil du scarabée.

Presque. Le tronc de l’olivier bicentenaire se prolonge par une ramification… de chêne. La « place du village » autour de laquelle s’organise la vie de la collectivité est recouverte d’une voûte en zinc, traversée par des verrières et des puits de lumière. C’est le cœur d’un bâtiment unique en son genre où résident, depuis novembre 2014, 18 autistes âgés de 20 à 60 ans.

Agencement, courbes, matériaux, couleurs, lumière, meubles… Tout a été pensé pour adoucir leur existence, en prenant en compte leurs handicaps et, singulièrement, l’hypersensibilité sensorielle. « J’avais une obsession : que les résidents n’aient pas l’impression d’être dans un hôpital, enfermés. Alors, j’ai supprimé les couloirs, anxiogènes, et imaginé un système de voûte elliptique qui donne du volume tout en étant protecteur », raconte l’architecte designer Emmanuel Negroni, en faisant la visite guidée.

Pas au nom du féminisme !

13 MARS 2015

Après avoir essayé de surfer sur l’«esprit du 11 janvier» pour faire passer la loi Macron (qui détricote encore plus le droit du travail), encouragé les enseignants à signaler les élèves récalcitrants à la minute de silence, voilà que notre gouvernement, par la voix de sa secrétaire d’Etat aux droits des femmes, Pascale Boistard, avance la proposition d’interdire le port du voile à l’université. Comment en est-on arrivés à ce que la laïcité et le féminisme se retrouvent, une fois encore (mais ici par le PS), instrumentalisés au profit de politiques discriminatoires ?

Qui seraient les personnes visées par une telle loi ? Des femmes, majeures, musulmanes. Il s’agirait donc de discrimination sexiste. Au nom du féminisme. Pour résumer : les partisans de cette proposition prônent une loi qui viserait finalement à exclure du système éducatif ces femmes qu’ils prétendent vouloir défendre !
Comme le soulignent les universitaires à l’origine d’une lettre ouverte à Mme Boistard, publiée le 8 mars dans Libération(qui a reçu l’appui de plus de 1 800 universitaires à ce jour et à laquelle je me suis associée, en tant qu’universitaire et féministe), cette dernière ne peut ignorer que depuis plus de dix ans, la question du voile «n’a fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes, aux relents paternalistes et colonialistes». Ni que la laïcité, c’est l’interdiction du port de signes religieux pour les agents de l’Etat et non pour les citoyens auxquels la loi garantit, par contre, la liberté de culte.
C’est à ce titre que l’exclusion des filles voilées de l’école primaire avait été condamnée par le Conseil d’Etat, lors de la première «affaire du voile» en 1989, comme une forme de discrimination religieuse contraire au principe de laïcité garanti par la Constitution. L’évolution du contexte sociopolitique et la progressive fabrique du «problème musulman» (1) ont rendu possible la remise en cause de cette décision par la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux dans les établissements primaires et secondaires publics. Et l’on assiste, depuis, à une progressive exclusion des femmes portant le foulard de la sphère scolaire et économique (des employées de crèches privées subventionnées, aux mères d’élèves interdites d’accompagner les sorties scolaires par la circulaire Châtel de 2012), au nom d’acceptions toujours plus extensives de la «mission de service public».

L’étoffe du symptôme chez l’enfant dit “hyperactif” ou (la jouissance qui fait corps avec le mouvement) – 45ème soirée clinique

APCOF 

Affiche SC 25-03-15 hyperactivite
Un découpage contemporain de la clinique tend à isoler des comportements en fabriquant des nouvelles entités. A « l’agitation » décrite par la psychiatrie classique, à l’instabilité qualifiée de psychomotrice, au déficit attentionnel, répond désormais le terme d’hyperactivité. Cette supposée entité est intégrée au syndrome TDAH (trouble de l’attention et hyperactivité) et relève d’une clinique en mouvement. Agitation, à quoi se rajoute un déficit attentionnel, dont les signes seraient le défaut de concentration, les difficultés à fixer son attention. Quelle que soit la terminologie, l’hyperactivité relève de l’observation, une clinique du regard par opposition aux cliniques de la parole qui dénichent un autre rapport du sujet à ce qui fait en lui symptôme. Le symptôme n’est pas un simple « trouble » mais signe la particularité d’un sujet, il est une marque de jouissance et sa signification permet de déchiffrer la vérité, car il y a toujours du savoir en jeu dans ce réel qui touche aux fondements de la subjectivité.

EXPO PHOTO : CEUX QUE L'ON APPELLE LES FOUS !




Expo photo : ceux que l'on appelle les fous !
Cette exposition photo présentée dans le cadre de la semaine d'information sur la santé mentale est le résultat d'un atelier de portraits mené par Jean-Robert Dantou, avec l'ensemble de la communauté d'un foyer psychiatrique : résidents, infirmiers, psychiatres, secrétaire, stagiaire, éducateurs spécialisés, agents des services hospitaliers, psychologues. Ensemble ils ont détourné et renversé les stéréotypes de l'iconographie photographique de ceux que l'on appelle les fous.

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Structure des psychoses Une synthèse post-lacanienne

Paul Bercherie
,l'Harmattan




[Couverture : Structure des psychoses -  (Paul Bercherie)]
STRUCTURE DES PSYCHOSES

Une synthèse post-lacanienne La question des psychoses constitue pour la psychanalyse un enjeu crucial. Pas seulement du fait du retour en force de l'organicisme et du succès mondial des DSM, manuels de psychiatrie américains de référence. Mais surtout parce que le processus psychotique représente l'envers de l'objet fondamental de la théorie psychanalytique : la constitution de la subjectivité, dont il signe l'échec. La psychanalyse se trouve désormais en position de rendre compte du champ psychotique, mais pas sans un notable effort de réflexion épistémologique et de synthèse doctrinale.

« Marie ! Sonnette, stagiaire ! »

17.03.15

« Infirmière ? Quel beau métier. Enfin, ce n’est pas un métier que je pourrais faire » ; « Tu vas voir, tu te lances dans une profession dans laquelle tu trouveras toujours du boulot ! » ; « Ce métier t’offre tellement de possibilités… Tu ne t’ennuieras jamais. » Que de belles paroles. Des paroles que l’on entend en boucle, lorsque l’on est étudiant infirmier. Cela a l’air idyllique, pas vrai ? Beau métier, profession riche en embauche, pleine de branches différentes… ça fait presque rêver. Mais à côté, qu’avons-nous ?
Détruite de l'intérieur, Marie, ESI de 2e année, survit à sa formation plutôt que de la vivre...
Je voudrais partager avec vous mon expérience. Exprimer ce que j’ai pu vivre, ressentir. La tempête qui fait rage dans mon esprit chaque jour qui passe et qui me pousse à vouloir interrompre chaque jour ma formation. Je suis aujourd’hui en 2ème année. J’ai validé ma 1ère année avec succès, mais les chemins que j’ai dû emprunter pour ça sont longs et sinueux. Les cicatrices qui marquent ma mémoire sont lourdes et profondes. Parce qu’il suffit d’un stage pour vous bousiller, pour écraser le peu de confiance que vous aviez de vous. Un stage pour tout décimer en vous, vous faire sentir moins que rien.
Le stage qui a ouvert ma 2ème année s’est déroulé dans un service de chirurgie orthopédique. Ou devrais-je dire : mon cauchemar s’est fait dans un service de chirurgie orthopédique. Une usine à prothèses où les patients ne sont finalement que des numéros. Il ne leur est attribué aucune identité, sinon une pathologie clairement définie et une chambre. Une ambiance totalement impersonnelle règne. Oh bien sûr, leur cas est abordé dans la salle de soins : celle-ci n’arrête pas de sonner pour rien ; ce qu’il peut m’épuiser avec ses plaintes quotidiennes, et j’en passe. Bien entendu, je ne reprends pas exactement les paroles entendues. Mais elles s’inspirent de ça. Y a le 22 qui sonne, t’y vas ? ; T’as vu la PTG du 1 ce matin ? ; …
Une usine à prothèses où les patients ne sont finalement que des numéros. Il ne leur est attribué aucune identité, sinon une pathologie clairement définie et une chambre.
Je suis arrivée dans le service en début d’après-midi. Personne pour m’accueillir, cadre absente. J’ai attendu sur une chaise que quelqu’un daigne m’accorder un minimum d’attention. Le soleil éclatait dans mon dos et m’hurlait de me tirer de là pour profiter de ses rayons. Ce que j’aurais dû faire, finalement. Cela m’aurait épargné bien des blessures. Une aide-soignante s’est approchée de moi, m’a montré où me changer et où déposer mes affaires. Une fois parée, une infirmière m’a harponné et m’a dit : Tu sais te servir d’un tensiomètre ? J’ai répondu que oui. Elle m’a dit d’en prendre un parmi tous et de la suivre pour une visite « au placard », comme ils l’appellent. Un lieu où sont entassées les personnes venant pour des soins ambulatoires. Ils arrivent le matin et repartent le soir. Le service ne m’a pas été présenté immédiatement. Personne ne m’a dit qu’il y avait deux ailes et que les équipes étaient divisées entre les deux à chaque fois. Je me suis vue emportée dans l’engrenage très vite. Trop vite.